1 juillet 2020

Azrou, racine de notre grande famille


A tous les Mousa’s et alliés au pays et à travers le monde et si vous le voulez bien !
A un mariage de la famille ; Nessim me disait, qu’il avait décidé, (profitant de ce début de printemps) de monter périodiquement à AZROU pour faire placer par un artisan du village une porte en fer.

Et si ça marche disait-il ; je chargerais un autre du désherbage. Et ainsi de suite, ajoutera t’il « et selon mes possibilités » ; je ferais rétablir l’eau, l’électricité et peut être, brancher le gaz. Cela après avoir fait réparer les dégâts causés par le temps et les intempéries. Et pourquoi pas faire réparer et consolider les clôtures des deux parcelles etc.
Je l’écoutais, éberlué sans dire un mot que toute cette bonne volonté et cette énergie vienne d’un non Moussa ? mais qui en a les gênes.
Nous étions un vendredi et clamait qu’il irait Mercredi. Donc c’est déjà mûri et classé dans sa tête, dépassant le cap de l’idée ou de l’imagination. Il passe à l’action et c’est maintenant !
Une fois remis de ma surprise, je me souvins que c’était lui qui avait fin mars dernier accompagné sa tante au bled. Et que peut être c’était elle, venant du bout du monde qui lui aurait passé le virus ; ou, que peut être c’était elle qui l’aurait chargé de la réhabilitation de ce patrimoine Ath Moussa ?
Le plus beau, c’est que Nessim ne faisait à aucun moment allusion au financement de ce rêve fou, ni même qu’il attendait quoi que ce soit, de qui que ce soit !
Moi-même ce ne sera que 48 heures après, que je réalise la chose et décrète à mon tour qu’il ne faudrait pas laisser passer cela sans y placer ma pièce du Puzzle.
Je n’en dirai pas plus pour le moment, je laisse à chacun et à chacune de la tribu d’y apporter la pierre qui manque, son rayon de lumière et sa flamme pour que renaisse AZROU de ses cendres ou comme disait Nessim « chacun selon ses moyens ».
J’avais fait cela depuis notre retour de TUNIS avec mon père et les cousins jusqu’à leur départ un à un Allah Yerhemhoum. Je sais qu’il ne faudrait pas que des moyens matériels ; mais aussi : des bras, de la disponibilité et de l’énergie de la part des repreneurs du flambeau. Merci de m’avoir lu.
Melik Moussa
Azrou, Racine de notre grande famille
Les voisins en grignotent chaque jour quelques centiares, aidés par des ennemis à la famille. Cadeau de nos ancêtres légué à nos descendants. Les uns comme les autres nous en voudront d’avoir laissé se dilapider leur biens, leur âmes.

27 janvier 2019

Ahmed Chikhi - Dans la mémoire de la famille...

Par une journée d’hiver, le silence des armes !
Il y a des témoignages qui captent immédiatement et durablement l’attention soit par la façon dont ils sont restitués soit parce que leur interprétation est non linéaire, ouverte, élastique. Et le cadre spatiotemporel de ce à quoi ils se rapportent vient en accentuer l’importance, la portée, la singularité. 
C’est exactement ce que j’ai pensé quand, successivement et chacun à sa manière, mes cousins Majid et Saadi et cousine Z m’ont raconté ce qu’ils savaient des obsèques de Chikhi Ahmed, le 11 janvier 1956. C'était le fils aîné de Jeddi Said le frère aîné de mon arrière-grand père jeddi Ali. Il mourut à l’âge de 61 ans. Je synthétise les propos de mes interlocuteurs : Une foule extrêmement nombreuse avait assisté à son enterrement, au cimetière d’Azrou Kolal (Ain El Hammam, ex Michelet). Des gens étaient venus de toute la Kabylie et de la région d’Alger. Ain El Hammam et ses alentours étaient complètement embouteillés, noirs de monde. 

Les témoins toujours vivants
Les témoins qui en avaient parlé à l’époque, ont tous dit que c’était impressionnant non seulement du fait du nombre considérable de personnes présentes aux funérailles et sur l’ensemble de l’itinéraire menant au cimetière d’Azrou, mais aussi parce que cet après-midi-là, il y avait comme une trêve dans les affrontements entre l’armée française et les combattants de l’ALN. Ce silence des armes avait marqué les esprit s: pas de tirs sporadiques comme on avait l’habitude d’entendre ni de survol de la région par les hélicoptères. Un silence inhabituel, absolu, durable. 

Le temps et la couleur du ciel
Quel temps faisait-il ? Quelle était la couleur du ciel ? Faisait-il froid ? Pleuvait-il ? Je n’ai pas posé ces questions à mes interlocuteurs. Je sais qu’elles ne sont pas importantes, que ce sont des points de détail auxquels on ne songe pas ou sur lesquels en général, on ne s’appesantit pas. Ces interrogations étaient quand même dans ma tête.

Au surplus et de façon presque mécanique, surtout en écoutant Saadi narrer l’événement, je me suis imaginé un ciel un peu couvert avec des éclaircies. J’ai associé le silence évoqué à un bel automne, un automne apaisant. Ce n’est pas de la fiction, c’est une sensation, une image, en tout cas une volonté de percevoir les choses ainsi. 

La présence de Amirouche
Peut-être même, ce 11 janvier 1956 était-il effectivement ensoleillé… Selon Madjid, le colonel Amirouche avait assisté incognito à l’enterrement ; cousine Z me l’a confirmé. La présence d’Amirouche donnait une dimension particulière, au-delà des obsèques, à la personnalité, au statut de Chikhi Ahmed, à l’estime dont il jouissait dans toute la Kabylie, mais pas seulement. Dans la famille, on savait ce que cela signifiait. Et aujourd’hui, on en sait un peu plus parce que l’on a pris le temps de la décantation…
Lamine Bey Chikhi
Bribes d’histoire -18 -
Posté par imsat le 22 janvier 2019
http://imsat.unblog.fr/2019/01/22/bribes-dhistoire-18/

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Le 10 août 2021

Allah yarhm mon arrière-grand-père Chikhi Ahmed et Allh yarhm mon père Chikhi ahmed 🤍🤲🏻

Mon père Allah yarhmu me racontait tout le temps les histoires de son grand-père #chikhiahmed et il était tellement fier d'être son petit-fils et de porter le même nom et le même prénom.

Quel honneur d'appartenir à cette famille

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Alla yarhm mon arrière-grand-père Chikhi ahmed et Allah yarhm mon père Chikhi ahmed 🤍🤲🏻


31 octobre 2018

Il était un de ceux qui ont combattu le fascisme... Mon oncle Abderrahmane.

Blessé puis décoré ...
Nous savions depuis belle lurette que dada, mon oncle paternel Chikhi Abdallah dit Abderrahmane, avait été mobilisé lors du second conflit mondial. Nous savions que c’était important, digne d’intérêt, méritoire, glorieux. Mais nous n’avons jamais pris le temps d’en parler vraiment. Adolescents,  il nous arrivait juste de dire, non sans quelque fierté : « il a fait la guerre mondiale… ». 
Même plus tard, nous n’évoquions pas autre chose à propos de cette participation; nous ne prenions pas toute la mesure de cet engagement; nous avions d’autres préoccupations (les études, la vie quotidienne, divers centres d’intérêt). Il y a quelques années, j’avais suggéré à mon cousin Mourad d’écrire quelque chose sur son père, par exemple un chapitre sur sa participation à la guerre (mais pas seulement), d’abord par devoir de mémoire, ensuite pour bien montrer à travers cette formalisation que cela fait partie intégrante de l’histoire de notre famille. Agir de la sorte, c’est mettre en avant, valoriser ce qui, dans cette histoire mérite de l’être. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Mourad a fini par reconstituer minutieusement l’itinéraire de son père sur la base de diverses sources documentaires. Par une rigoureuse restitution du parcours, des mouvements et des stratégies de la 87è Division d’infanterie d’Afrique (DIA) dont faisait partie mon oncle Abderrahmane de septembre 1939 au 16 juillet 1940, date de dissolution de la division, il nous donne à visualiser le cheminement de son père à travers les processus de déploiement-redéploiement, offensives, coups de main, repli, contre-offensives et résistance des troupes de la Division. 
On imagine ainsi mon oncle et on voit en même temps l’évolution de cette division quasiment au jour le jour. Dada est mobilisé comme infirmier le 1er septembre 1939 au GSD (Groupe sanitaire divisionnaire 16è section d’infanterie de Lunel) de la 87ème DIA composée à 80% de tirailleurs algériens. Il obtient le grade de sergent chef le 21.11.1939.  Blessé à son poste au GSD au cours d’un bombardement de l’antenne du GSD à Vic sur Aisnes le 5 juin 1940 lors de l’offensive allemande, il est replié avant d’être démobilisé le 30 Août 1940. 
La chronologie des événements précisément établie par Mourad nous permet de « suivre » la 87ème DIA de la 7è armée du 24ème corps d’armée à travers divers territoires, villes, villages, lieux. Défilent sous nos yeux des images de Batna où vivait mon oncle, Constantine où la Division est mise sur pied le 2 septembre 1939, Bizerte en Tunisie, sa zone de concentration de septembre à novembre 39, puis la France via notamment Marseille de novembre 1939 à août 1940. Etablie sur la Somme, le canal Crozat, l’Ailette et l’Oise à Coucy le château, elle couvre 6kms. 
Le 27.11.39, la DIA est transportée par voie ferrée dans la zone des armées, région d’Arcis sur Aube. Le 27.02.40 elle fait mouvement dans la région de Dieuze Avricourt, Benestroff en Moselle puis le 1er mars vers la région de Sarguemines. 
A partir du 4 mars, elle se déploie vers le secteur centre de la Sarre (ligne Maginot) et forme une ligne le long de la frontière allemande. Elle fait preuve d’abnégation, d’endurance et de vaillance. Les 9, 10, 11, 12, 13 juin la Division opère sur ordre plusieurs mouvements de repli sur 15 kms jusqu’à Fontainebleau puis reprend jusqu’au 24 juin 1940 sur la Vienne après 500kms depuis l’Ailette. 
La guerre se termine le 25.06.1940 à 0h35 sans que la 7è armée dont faisait
partie la 87ème DIA ait été vaincue. Dada y était ! je le dis comme ça parce que ce n’est pas banal ni ordinaire ! il faut peut-être essayer d’imaginer, de se transposer mentalement dans le contexte de l’époque pour comprendre, ressentir…
Mon oncle se voit décerner la croix de guerre 1939-1940, la médaille militaire pour blessure de guerre et une citation à l’ordre de la brigade le 9 juin 1940. 
Quand Mourad rappelle au passage et à juste raison que, durant la période mai-juin 1940, 54000 Nords Africains, parmi lesquels près de 40 000 Algériens, sont morts, auxquels s’ajoutent 90000 prisonniers dont 60 000 algériens, on mesure l’importance des pertes humaines, l’ampleur des sacrifices. 
Mon oncle aurait pu y laisser sa peau ! Avec le recul, on perçoit mieux le fait qu’il fut un des acteurs dans la guerre. On se sent subjectivement concerné. En général, quand on évoque les conflits d’envergure, les guerres, on met en avant le quantitatif, les statistiques de masse, le collectif, mais rarement l’individuel, le singulier. 
En revanche, quand on s’intéresse à un destin individuel, on voit, on comprend différemment non seulement la personne concernée mais aussi la guerre à laquelle il a participé. Le destin individuel relègue ainsi au second plan les enjeux globaux d’une guerre. On n’est plus dans les chiffres qui banalisent, qui effacent, néantisent l’individu mais dans l’humain, le spécifique, l'intrinsèque. Le focus porte sur l’homme. 
Et c’est bien sous cet angle que la mobilisation, l’itinéraire, la blessure de dada Abderrahmane prennent une signification particulière et nous incitent à compléter notre regard sur l’histoire.

Lamine Bey Chikhi

Une Histoire de la Fédération de France

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