’’Le médecin te soigne lorsque tu souffres.
Ton instituteur stimule ton esprit’’
Je me rappelle de ce moment fort singulier et marquant que j’ai vécu avec le plus jeune de mes oncles paternels, en ce mois de mars 1961, une dizaine de jours après le décès de mon père. Il m’avait accompagné à l’école - primaire - non pas tant pour justifier mon absence et mon deuil au directeur de l’école et à mon enseignant mais surtout pour dire aux deux qu’il y aura continuité malgré la disparition cruelle et inattendue de mon père. Il avait dit à M. Arrouas - le directeur - ‘’vous savez que nous avons perdu mon frère, le père de Ferid. Sachez M. Arrouas que nous avons à cœur la scolarité des enfants - comprendre la mienne et celle de mon frère Lamine -. Nous voulons qu’elle se poursuive normalement’’. Le directeur acquiesça en hochant la tête. Mon oncle poursuivi, ‘’pour notre santé physique nous avons confiance en notre médecin de famille et pour notre équilibre mental nous avons un grand respect pour les enseignants de nos enfants’’. Cette phrase est restée gravée dans ma tête. Le soir en rentrant à la maison, j’ai demandé à mon grand-père quel lien il faisait entre la santé et l’école. Il me répondit :’’Le médecin te soigne lorsque tu souffres et c’est pour cela que tu lui dois respect et considération. Ton instituteur s’occupe de ton apprentissage pour préparer ton avenir. Tu sauras réfléchir et raisonner grâce aux connaissances qu’il t’inculquera et au savoir faire que tu apprendras avec lui. En plus de cela c’est par l’éducation que te donne ta famille que tu sauras te comporter et vivre en société’’. Le tour était fait. Mon oncle - professeur de mathématiques - et mon grand-père - agriculture de profession, avec une instruction basic, sachant à peine lire et écrire, avaient résumé le présent et l’avenir. Mon grand-père n’avait pas réussi à son certificat d’études primaires. Le bon sens paysan venait de parler. Pourtant mon arrière grand père - le bâtisseur - avait comme principe que chacun, de ses enfants et petits enfants, qui échouait au premier examen ou diplôme d’études devait rejoindre la ferme et s’atteler à y travailler.
Ferid Chikhi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire