20 février 2016. Tout ce que j’écris est parcellaire, relatif, sujet à
révision, volatile, transitoire. J’aurais donc à revenir sur tel ou tel aspect
pour le compléter, l’affiner, le nuancer. La cohérence d’un récit est sans
doute dans sa chronologie quand on opte pour une approche historienne, ce qui
n’est pas du tout le cas ici. Ce que j’essaie de restituer a toujours à voir
avec mes réminiscences, un peu aussi avec celles des autres.
Les
réminiscences portent en elles bien des suppositions, des supputations,
conduisent à s’interroger sur les chemins empruntés, les opportunités
d’autrefois. Je sais bien qu’avec des « Si » on refait le monde, on est dans
une bulle mais ce n’est pas du tout désagréable. En explorant le champ des
possibles, je me suis dit que Moumouh (Abderrezak) aurait pu devenir ministre
après avoir été à deux reprises maire de Batna puis Chef de daira (Sous-préfet)
dans diverses régions d’Algérie, que Babi aurait pu conforter autrement
(comment ?) les acquis qu’il a engrangés au sein de la Fédération FLN de
France.
Dans
le même ordre d’idées, je me suis également dit que mon frère Ferid (Chikhi
Racim Mokhtar, plusieurs fois Directeur central puis Représentant d’Air Algérie
à Frankfurt de 1999 à 2001) aurait pu devenir au moins député dans le sillage
de son travail au sein de la Direction des études du FLN, avec Ali Ammar, à l’époque
où le parti était dirigé par Kaid Ahmed (années 70). L’objectif était à sa
portée.
C’était
une affaire de patience. J’en profite pour souligner que je n’ai pas eu besoin
d’épiloguer de la même façon lorsqu’il a rejoint l’éphémère MPR (Mouvement pour
la République) fondé par Said Sadi en 1995 : Pourquoi ? Eh bien parce que je
sentais, je voyais bien que les critères d’intégration et d’évolution dans
cette mouvance mais également au sein du RCD (Rassemblement pour la culture et
la démocratie) auquel elle était stratégiquement liée, n’étaient pas objectifs.
Au
reste et en dépit de l’ouverture politique engagée à partir de 1988 et des
opportunités de « carrière » disponibles à ce moment-là, j’ai continué de
penser que l’option FLN pouvait être plus intéressante, plus efficace pour lui.
J’ouvre
une parenthèse pour préciser que j’ai toujours un peu idéalisé la politique,
l’activité politique, le rôle du politique dans la vie d’une nation et d’abord
dans l’esprit de l’honnête homme. Il est donc clair que les fonctions de maire,
député, ministre sont délibérément hypertrophiées par mes soins. Oui, mais
est-ce que cela correspond à la réalité algérienne ?
La
réponse est non. Au surplus, si j’idéalise le politique, je le fais aussi parce
que le réel n’est pas en phase avec mes projections ou plutôt parce qu’il n’est
pas ce qu’il devrait être. Ferid, Moumouh et probablement aussi d’autres
membres de la famille dont je dirais qu’ils étaient a priori éligibles à des
fonctions politiques relativement importantes, auraient été en quelque sorte
des exceptions à la règle.
Je
soutiens cette « thèse » au regard de toute une série de valeurs morales,
éthiques, culturelles mais pas seulement. Il y a aussi la compétence, la
performance, le sens des choses et des êtres.
Le
politique, c’est un tout ; on ne devrait s’y investir que si l’on répond à ces
critères. Les personnes citées mais aussi nombre de celles que je n’ai pas
évoquées remplissaient ces conditions. Je le dis en toute objectivité.
Objectivité ?
Pas
évident : ne suis-je pas plutôt dans une vision romantique de la politique ?
Au
fond, cela ne concerne pas que la politique et j’en suis conscient. Quand je
parle de romantisme, je pense à quelque présidents poètes, hommes de lettres
(Pompidou, Senghor, Vaclav Havel…)
Lamine Bey
Chikhi
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