L’échafaudage a tenu bon
jusqu’à une certaine époque. Je dis cela en pensant aux deux mandats
consécutifs exercés par notre cousin Abderrezak Chikhi dit Moumouh comme maire
de Batna dans les années 70. J’ai toujours interprété cette consécration
locale, preuve d’un esprit rassembleur (perçu d’ailleurs comme tel par la
population Batnéenne), comme une confirmation, un continuum de l’action
politique plus lointaine de son père, notre grand-oncle paternel Dèda Lachemi,
conseiller municipal dans la même ville dans les années 30.
Pour être complet à
propos de Moumouh, j’ajouterai qu’il a été, peu après l’indépendance,
co-fondateur et vice-président de l’association musicale et théâtrale Essaada.
Cette association dont l’orchestre était dirigé par Kamel Chikhi, a marqué la vie
culturelle à Batna durant près de deux décennies. J’en profite pour rappeler
que la troupe musicale a remporté le 3ème prix du premier festival amateur de
la chanson chaabi organisé en 1966 à Alger, à la salle Atlas (ex Majestic) ; je
faisais d’ailleurs partie du groupe comme second accordéoniste.
Je ne peux pas ne pas
citer, bien que dans un registre différent, notre autre grand cousin Tayeb qui
a été Président du Club de football le CA Batna dans les années 80 et Président
de la commission d’arbitrage de la FAF (Fédération Algérienne de Football). Je
ne suis pas en train de faire le panégyrique de la famille. Et même si tel
était le cas, en quoi cela poserait il problème et pourquoi n’aurais-je pas le
droit de le prononcer, s’agissant de quelque chose qui relève du patrimoine
familial immatériel, de la mémoire familiale ?
Au fond, je n’apporte
rien de nouveau ou de particulier en rappelant certains faits. Cependant et
même si ces indications sont connues, on ne les a jamais inscrites dans une
perspective historique ni d’ailleurs dans une approche ou une narration extra
historique, pour ne pas dire romanesque.
Pour ma part, je me sers
de la nostalgie pour moi-même, pour me faire plaisir, certes, mais aussi pour
glorifier des épisodes familiaux, rendre hommage à des personnes qui le
méritent amplement, rappeler des faits indiscutables et remettre les pendules à
l’heure dans un contexte qui n’a rien à voir avec les périodes évoquées par mes
soins. Et puis, je le fais parce que personne ne le fera à notre place, hormis
bien entendu les membres de notre famille…
Lamine Bey Chikhi
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