17 février 2016

L'histoire est l'apprentissage de la complexité

J’ai capté cette belle citation de René Rémond il y a une semaine en suivant l’excellente émission (OVPL) de Sonia Mabrouk sur LCP. J’ai immédiatement adhéré au propos du politologue et compris tout aussi vite les tenants et aboutissants de la notion de complexité en rapport avec l’histoire. Je saisis ce que cette corrélation requiert en termes de réflexion intellectuelle, d’introspection pour en tirer des enseignements pratiques.
Il y a un itinéraire à suivre et cet itinéraire ne commence pas n’importe comment ni n’importe où. Les faits sont incontournables. En faire le rappel inaugure la démarche analytique. C’est ce que j’ai dit hier à mon cousin Babi (Chikhi Med Larbi, dit Rabah) pour l’amener à me parler un peu de son action au sein de la Fédération FLN de France. Il m’a répondu qu’il voulait prendre le temps… Il y a trois ans, je lui avais suggéré de rédiger ses mémoires ou du moins un témoignage détaillé, à l’instar de bien d’autres ex militants de la Fédération. Il aurait beaucoup à dire, j’en suis convaincu. Je crois qu’il a connu Michel Rocard à la fin des années 50, c’est AM lui-même ancien membre de l’organisation, qui me l’a dit. Ce serait bien que Babi l’évoque.
Rocard m’a toujours intéressé politiquement et intellectuellement. Prendre le temps… oui, mais pourquoi se priver de démarches parallèles, transitoires, immédiates, celles qui permettent de fixer des idées, d’exhumer des souvenirs, des détails pour ne pas oublier ? L’histoire c’est le temps long, certes, mais c’est aussi ce qui s’impose aujourd’hui (13 février 2016) ou à brève échéance pour diverses considérations.
La trajectoire à laquelle je songe pose la question de savoir s’il existe des explications possibles de l’histoire, de ses bifurcations réelles ou supposées à partir de destins, de parcours individuels. Je ne suis que dans l’esquisse de ces itinéraires. J’aime le verbe « esquisser » parce qu’il n’est pas définitif. Quand on esquisse un portrait, une pensée, une explication, on est dans le provisoire, la prudence.
L’apprentissage de la complexité, c’est aussi cela, c’est-à-dire une pondération dans la perception des choses, le refus du dogmatisme, un processus fondé sur des remises en question, des interrogations, des incertitudes…
Lamine Bey Chikhi

6 février 2016

Remettre les pendules à l'heure

La simultanéité dont il s’agit est là aussi pour inciter au questionnement sur la subjectivité citée plus haut et dans laquelle il peut y avoir le pire et le meilleur, le positif et le négatif, l’immobilisme ou la contemplation et l’action. La subjectivité, c’est le relais, la continuité ou alors la rupture. Le rayonnement de la famille a montré toutes ses limites précisément à partir du moment où le relais a cessé d’être assuré dans une optique collective, de manière consciente.

L’échafaudage a tenu bon jusqu’à une certaine époque. Je dis cela en pensant aux deux mandats consécutifs exercés par notre cousin Abderrezak Chikhi dit Moumouh comme maire de Batna dans les années 70. J’ai toujours interprété cette consécration locale, preuve d’un esprit rassembleur (perçu d’ailleurs comme tel par la population Batnéenne), comme une confirmation, un continuum de l’action politique plus lointaine de son père, notre grand-oncle paternel Dèda Lachemi, conseiller municipal dans la même ville dans les années 30.
Pour être complet à propos de Moumouh, j’ajouterai qu’il a été, peu après l’indépendance, co-fondateur et vice-président de l’association musicale et théâtrale Essaada. Cette association dont l’orchestre était dirigé par Kamel Chikhi, a marqué la vie culturelle à Batna durant près de deux décennies. J’en profite pour rappeler que la troupe musicale a remporté le 3ème prix du premier festival amateur de la chanson chaabi organisé en 1966 à Alger, à la salle Atlas (ex Majestic) ; je faisais d’ailleurs partie du groupe comme second accordéoniste.
Je ne peux pas ne pas citer, bien que dans un registre différent, notre autre grand cousin Tayeb qui a été Président du Club de football le CA Batna dans les années 80 et Président de la commission d’arbitrage de la FAF (Fédération Algérienne de Football). Je ne suis pas en train de faire le panégyrique de la famille. Et même si tel était le cas, en quoi cela poserait il problème et pourquoi n’aurais-je pas le droit de le prononcer, s’agissant de quelque chose qui relève du patrimoine familial immatériel, de la mémoire familiale ?
Au fond, je n’apporte rien de nouveau ou de particulier en rappelant certains faits. Cependant et même si ces indications sont connues, on ne les a jamais inscrites dans une perspective historique ni d’ailleurs dans une approche ou une narration extra historique, pour ne pas dire romanesque.
Pour ma part, je me sers de la nostalgie pour moi-même, pour me faire plaisir, certes, mais aussi pour glorifier des épisodes familiaux, rendre hommage à des personnes qui le méritent amplement, rappeler des faits indiscutables et remettre les pendules à l’heure dans un contexte qui n’a rien à voir avec les périodes évoquées par mes soins. Et puis, je le fais parce que personne ne le fera à notre place, hormis bien entendu les membres de notre famille…
Lamine Bey Chikhi

Une Histoire de la Fédération de France

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